dimanche 24 janvier 2010

Patience et longueur de temps


Quand j'étais enfant, j'aimais beaucoup un livre illustré qui contenait deux histoires de la Comtesse de Ségur: "Blondine, Bonne-biche et Beau-minon", et "Le bon petit Henri". Blondine se trouve dans une situation désespérée où elle n'a d'autre choix que de monter sur la carapace d'une énorme tortue, et d'y rester pendant un long voyage de six mois sans parler. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle retrouvera son bonheur perdu. Le symbole de la tortue illustre bien la nécessité de vivre avec courage jour après jour, pas à pas, le quotidien, même si on rêve de se propulser plus haut et plus loin! Quant à Henri, il a gravi une montagne pour y cueillir au sommet une plante qui guérira sa mère malade, montagne où il rencontre des personnages monstrueux pour qui il doit produire un travail herculéen, juste pour pouvoir continuer sa route. Ici encore, la ténacité est un facteur prédominant.

Blondine, Bonne-biche et Beau-Minon:

Le bon petit Henri:

Bien des années plus tard, j'avais beaucoup de difficulté à supporter la lenteur du cheminement que j'avais entrepris dans l'espoir d'échapper à la peur et de trouver une certaine sérénité! Mon parcours était entrecoupé de périodes d'inflation, quelques jours où enfin je volais au-dessus du quotidien et me sentais si bien... mais avec tous les inconvénients que cela comporte: complexe d'Icare, illusions, gaffes, etc.

Un jour, j'ai rêvé que je ne ferais pas un voyage en Allemagne bientôt, mais que je ferais un voyage autour du Québec au printemps. J'ai interprété ce rêve ainsi: l'Allemagne (que je ne connais pas) symbolise encore pour moi le nazisme. Or, le nazisme personnifie justement l'illusion d'une race supérieure. Donc, mon rêve me disait que je n'atteindrais pas bientôt cet état d'être sans peur, que j'appelais de tous mes voeux (identification au Soi), mais que j'arriverais plutôt à me sentir mieux dans ma peau au bout d'un certain temps, dans mon pays dont je ferais le tour: moi, et ceci au printemps, après le long hiver rigoureux et froid.

Un autre rêve aussi m'exhorta à la patience. J'y voyais un carrelage noir et blanc dans une cuisine. Ce carrelage était recouvert de glace où je voyais des poissons gelés. Je voulais briser la glace, mais on me disait d'attendre que la glace fonde naturellement, au printemps. Bien sûr, pour garder ces poissons en vie, il était essentiel de ne pas chercher à accélérer le processus.

Carl Jung parle de la même chose quand il dit qu'il ne faut pas ouvrir une fleur avec ses doigts. La nature s'y prend doucement, très progressivement, avec toute la délicatesse requise, quand il s'agit d'ouvrir une fleur... ou de parfaire la croissance intérieure d'un être humain.

"Suis l'exemple de la nature, son secret est la patience."
Michelle

2 commentaires:

  1. Merci pour cet article qui me parle beaucoup. Moi aussi je suis passionnée par tout ce qui touche à la connaissance de soi et attachée à ce conte de fée au point que j'en m'en suis inspirée pour mon entreprise de coaching qui s'appelle "La Tortue de Blondine" ;-) Très bonne journée Michelle.

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  2. Très éclairant ta méthode ou ta façon d'interpréter les rêves. Il doit en falloir du temps pour en arriver à cette habileté !

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